« La pierre de l’orgueil » par Philippe Jové

Le premier roman de Philippe Jové vient de paraître aux éditions Terroir des Orris. Intitulé La pierre de l’orgueil, il nous invite à découvrir la « face cachée » (sic) de Toulouse en 1900. L’intrigue est construite autour de la découverte d’une mystérieuse caisse estampillée « Musée Labit » dans les réserves du Muséum de Toulouse. Elle renferme un crâne déformé qui pique la curiosité de Frédéric Lacome, jeune étudiant gersois en préhistoire auprès d’Emile Cartailhac, et assistant d’Eugène Trutat au Muséum. Le héros du roman débute alors une enquête sur les traces de Georges Labit, collectionneur, ethnographe et voyageur mort le 9 février 1899, qui le mène de Toulouse à Carcassonne, en passant par Albi et Saint-Martory et le Gers.

L’auteur, membre de l’association des Toulousains de Toulouse – il a rédigé plusieurs articles dans l’Auta –, a construit son roman à partir d’une importante documentation fort bien maîtrisée. Il sait  restituer les ambiances et les atmosphères du Toulouse de la Belle Epoque, cette ville en pleine croissance, mais encore très rurale et où l’on parle couramment le gascon et le languedocien et où s’affrontent laïcs et catholiques. La bourgeoisie intellectuelle et politique de la ville est aussi décrite sans concession. On y croise toute une génération de pionniers de la préhistoire et de l’exploration scientifique des Pyrénées et du Midi toulousain (E. Trutat, E. Cartailhac, F. Regnault, P. Sabatier, …). Ils sont d’ailleurs de réels acteurs de l’intrigue auxquels Philippe Jové rend hommage par son texte. Mais, comme c’est souvent le cas dans ce type de roman, l’auteur y convoque également sociétés secrètes et ordres anciens de chevalerie… Cependant, on ne lui en fera pas reproche car il peut ainsi évoquer les caves de l’Hôtel de Saint-Jean et leur patrimoine méconnu (Cf. Guy-Pierre Souverville, « Découvertes en l’hôtel de Malte, ou grand prieuré de Toulouse, mise au point », Revue de Comminges, 2004, numéro 3, pages 361 à 368).

D’une lecture agréable, les quelques 740 pages du roman de Philippe Jové nous mènent dans les rues d’une Toulouse où la pierre était signe de distinction quand la brique foraine fournissait encore le principal matériau de construction. Elles nous permettent aussi une incursion en Comminges sur le site archéologique de Saint-Martory. Pour aider le lecteur à démêler le vrai du romanesque dans son œuvre, l’auteur offre un dossier de 130 pages à télécharger sur le site de l’éditeur.

Note de lecture rédigée par Yoan Rumeau à paraître dans la Revue de Comminges 2021-1.

Philippe JOVÉ, La pierre de l’orgueil, TDO Editions, Collection « Noir autral », Pollestres, 2021, 470 pages, 22 euros. ISBN 978236652-201-3.

Le site de l’éditeur Terroir des Orris

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