Le dernier numéro de la Revue

Articles

17 Emmanuel Garland – À propos de deux sculptures relatives à la collégiale de Saint-Gaudens

31 Patrick de Latour – Une famille commingeoise sur douze générations, 1100–1500. Approche généalogique

49 Jean-Luc Laffont – Autour de l’Ode sur le débordement de la Garonne (1772) de Pierre Bordages

65 Régis Bezard-Falgas – Au sujet du saint-gaudinois Mathieu Montalègre (1780-1862) officier d’Artillerie

79 Steve Hagimont – Félix Garrigou (1835-1920) « Le père de l’hydrologie française » et les vicissitudes du thermalisme

93 Jean-Marc Chaduc – Le journal de Jean Andrillon

109 Henri Delbreilh & Geneviève Lacombe – Les grands moments de l’usine de la cellulose de Saint-Gaudens. Première partie (1956-1980)

177 Yoan Rumeau – Marie-Louise Guillaumin (1924-2016)

Chroniques

181 Marie-Louise Guillaumin – Mairies de Saint-Gaudens : d’un Hôtel de ville à l’autre

198 Marie-Louise Guillaumin – Saint-Gaudens en 1916

191 Marie-Louise Guillaumin – De l’Alsace au Comminges : Alice et Léon Kleindienst pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945)

195 Marie-Louise Guillaumin – Fin de guerre vécue par Henri Brangé du Corps franc Pommiès

199 Alain Large – Bérat, Birac : histoire d’une erreur

203 Marie-Germaine Beaux-Laffon, Marie-Laure Pellan, Stéphane Piques – Céramique au coeur des Pyrénées

205 Isaure Gratacos – Commémoration de l’« Operación Reconquista de España » d’octobre 1944 à Las Bordas (Val d’Aran)

207 Robert Pujol – Les plantes médicinales des Pyrénées centrales (1). Le hêtre

215 Jusèp Loís Sans Socasau – Institut d’Estudis Aranesi – Acadèmia aranesa dera lengua occitana / L’Institut d’Études Aranaises – Académie aranaise de la langue occitane

Notes de lecture

Vie de la Société

ÉDITORIAL

Saint-Gaudens aux deux visages

En hommage à Marie-Louise Guillaumin et Geneviève Lacombe

S’il n’y prend garde, le promeneur distrait qui traverserait Saint- Gaudens pourrait ne retenir que l’un des deux éléments constitutifs du paysage janusien de la ville qui abrite notre siège et nos collections depuis 1884, et à laquelle nous consacrons une large part de ce numéro de la Revue de Comminges et des Pyrénées centrales.

Levant les yeux depuis les berges de la Garonne, il admirera les façades des hôtels particuliers qui s’ouvrent au midi et longent le boulevard Bepmale, dominés par la silhouette familière de la collégiale Saint-Pierre dont le cloître et les sculptures font l’objet de l’article d’Emmanuel Garland. La dispersion d’une part importante du patrimoine sculpté du cloître de la collégiale, entamée il y a plus d’un siècle, vient de connaître un nouvel épisode regrettable. Par l’une de ces transactions habiles dont les antiquaires et les négociants d’art ont le secret, l’un des chapiteaux originaux attribués au cloître de Saint-Gaudens, conservé dans la collection privée d’une famille locale, est en partance pour les États-Unis. La mobilisation conjointe des Amis de la collégiale, des services de l’État et de la Ville, et de leurs partenaires pourrait permettre de réunir les fonds nécessaires au rachat de cette pièce.
Symboliquement, la Société des Études du Comminges s’associera à la collecte engagée par la Ville pour empêcher que le chapiteau original ne rejoigne quelque collection particulière outre Atlantique. Cependant, notre conseil condamne fermement le mécanisme de cette transaction et regrette que la mobilisation des acteurs et des fonds publics, ainsi que la contribution des amoureux du patrimoine ne serve, une nouvelle fois, à rémunérer des intermédiaires peu soucieux de la valeur patrimoniale de ces objets pour nos territoires.

Installée dans le paysage saint-gaudinois, l’usine de la cellulose avec ses volutes de vapeur, ses terrils de copeaux de bois et la noria des camions de grumes descendant des vallées des Pyrénées centrales, participe pleinement de l’identité de la ville et de sa population depuis plus d’un demi-siècle. Elle s’offre au regard de ceux qui se promènent
le long du boulevard et scrutent au loin la ligne immuable des sommets de la partie centrale de la chaîne des Pyrénées. Complices une nouvelle fois, Henri Delbreilh et Geneviève Lacombe ont mené l’enquête sur les origines et les débuts d’une usine pourvoyeuse d’activité et d’emplois dans ce temps des Trente glorieuses où les questions environnementales étaient secondaires, ici comme ailleurs, comme le montrent
aussi les histoires de Péchiney sur le plateau de Lannemezan ou de l’ONIA aux portes de Toulouse. L’importante étude qu’ils nous ont confiée est publiée en deux parties. Dans ce numéro nous découvrirons les « années de gloire », depuis la décision d’installation en 1956 jusqu’aux années 1980.

Jean-Luc Laffont nous rappelle que Saint-Gaudens fut le siège des États de Nébouzan, attentifs à leur promotion au XVIIIe siècle qui honorèrent l’ode que rédigea le père Bordages à propos d’une crue dévastatrice de la Garonne en 1772.

Régis Bézard-Falgas nous emmène sur les traces de Mathieu Montalègre, officier d’artillerie au début du XIXe siècle, issu d’une importante famille saint-gaudinoise à la fin de l’Ancien Régime.

Ce numéro comporte enfin un hommage à Marie-Louise Guillaumin et trois textes inédits qu’elle nous avait remis et qui illustrent ses objets d’études : l’hôtel de ville de Saint-Gaudens, la Résistance, la mémoire de la Grande Guerre.

Complétant ce dossier consacré à Saint-Gaudens, l’article de Patrick de Latour précise la généalogie de sa famille au Moyen Âge. Jean-March Chaduc nous propose des extraits du journal de Jean Andrillon, maire de Thèbe au moment où la IIIe République s’installait au village et Steve Hagimont éclaire d’un nouveau jour la figure du docteur Félix Garrigou que nous connaissions en tant que préhistorien et qui se révèle comme un médecin pionnier du thermalisme pyrénéen. Robert Pujol, avec la plume complice de Valérie Wilkinson, ouvre une série de chroniques consacrées à la flore des Pyrénées et ses usages populaires et savants.

Yoan Rumeau

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