Albert Ier, prince de Monaco et les Pyrénées (1861-1921)
Exposition au Casino de Luchon du 14 juin au 15 septembre 2022
Sous le haut patronage de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco
Albert Ier, prince de Monaco (1848-1922), est mondialement reconnu pour avoir consacré trente ans de sa vie à des campagnes océanographiques, à enrichir et promouvoir cette nouvelle science, mais aussi à développer l’anthropologie préhistorique. Dans le cadre des commémorations « Albert Ier-2022 », l’exposition du Casino de Luchon révèle l’œuvre ultime, bien qu’inachevée, le généreux combat, injustement ignoré, du « prince savant ».
Conscient des dangers qui pèsent sur la nature, cet homme, artisan de paix, se consacre, avec passion, à promouvoir la création de parcs et de réserves naturelles, par-delà les nations, pour un développement économique des montagnes valorisant leurs atouts touristiques, thermaux autant que sportifs, respectueux des équilibres et durable. Au retour des Açores, du Spitzberg, des fjords de Norvège et des montagnes Rocheuses, Albert Ier revient aux Pyrénées, qu’il parcourt, inlassablement, durant les dix dernières années de sa vie.
Il campe, chasse et pêche, avec une éthique rigoureuse, dénonçant publiquement des comportements sauvages, et le braconnage cupide. Ces « expéditions pyrénéennes » lui permettent d’élaborer un grand projet pour le massif pyrénéen. Inspiré par Yellowstone, premier parc national au monde (1872), il a la volonté d’engager les élus locaux et nationaux à créer un Parc naturel (inter)national dans les Pyrénées, qui permettrait d’assurer la protection de sa faune et de ses milieux, en offrant des espaces propres à la régénération de populations durement touchées par la Grande Guerre. Il promeut le camping en altitude, et il veut réunir à Monaco, à l’issue du conflit, un grand salon international sur le tourisme, où les Pyrénées auraient une place de choix.
Si le Parc national espagnol d’Ordesa est créé dès 1917, le Parc National des Pyrénées françaises attendra encore un demi-siècle. En effet, l’investissement d’Albert Ier, altruiste et désintéressé, est interrompu par son décès, en 1922. Si la protection du Cirque de Gavarnie reste à son actif, ses projets et son combat, pourtant visionnaires, sont oubliés.
Le «prince savant» nous a laissé ses lettres, son Journal, ses nombreuses photographies… et son programme de mise en valeur des espaces pyrénéens. Ils constituent l’âme, et le fil conducteur, de l’exposition, tout au long de laquelle Albert Ier, lui-même, nous guide, avec ses propres mots, et ses images
Sont évoquées les Pyrénées d’une Belle Époque qui s’achève, pour laisser place aux Années folles, un monde, et une approche de la montagne qui changent, temps où Luchon était qualifiée de « reine des Pyrénées ». C’est l’âge du camping en altitude, des prémices des sports d’hiver, qu’Albert Ier vient inaugurer, en décembre 1920, à Font-Romeu.
Ainsi, il y a cent ans, Albert Ier, de retour des mers, fixait, pour nos montagnes, une feuille de route qui, une fois contextualisée, garde toute sa pertinence. Politiques, aménageurs, protecteurs et usagers de la nature et, au premier chef, les montagnards eux-mêmes, ont encore matière à s’inspirer des généreux projets du Prince savant, et à lui rendre hommage.
Inaugurée le 14 juin, par S.A.S. le Prince Albert II de Monaco, l’exposition se poursuivra, au Casino de Luchon, jusqu’au 15 septembre 2022.
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