Le temps de la bataille de Muret (12 septembre 1213)
La Société des Etudes du Comminges et la Société du Patrimoine muretain organisent du 13 au 15 septembre 2013 à Muret le 61e Congrès de la Fédération historique de Midi-Pyrénées sur le thème
Le temps de la bataille de Muret
(12 septembre 1213)
La bataille de Muret manifeste l’expression d’ambitions territoriales fortes dans un espace qui correspond au Midi de la France actuelle. Les entités féodales (comte de Toulouse et ses alliés, comtes de Comminges et de Foix…) croient encore pouvoir jouer un rôle autonome dans les rapports de force qui se nouent autour de la maîtrise des espaces méridionaux, sur les deux versants des Pyrénées. La croisade contre les Albigeois donne l’occasion d’interventions multiples, dont celle de seigneurs du Nord de la France, mais encore celle du roi d’Aragon et comte de Barcelone, Pierre II, qui laisse sa vie dans la bataille. Vont en découler des perspectives, des identités et des formes d’organisation monarchique qui ne vont pas tarder à se fixer de part et d’autre de la « barrière » pyrénéenne.
La bataille de Muret est un tournant essentiel sur ce plan. Des choix politiques vont pour les uns s’y défaire (la possibilité d’un espace occitanophone, l’ambition catalano-aragonaise de domination au Nord des Pyrénées) ; d’autres, de grand avenir, commencent à se profiler (affirmation du pouvoir royal français), alors qu’à ce moment-là, la papauté cherche aussi à y établir son pouvoir de multiples façons (théocratie pontificale avec Innocent III).
Mais le temps de la bataille est de ce fait un temps majeur à l’échelle européenne : celui de la 4e croisade de Constantinople (1204), de Las Navas de Tolosa (1212), de Bouvines (1214), de la Grande Charte en Angleterre (1215), du concile de Latran IV (1215) …
C’est aussi celui de la fondation des ordres mendiants, de saint Dominique et de saint François, des cathédrales gothiques et de l’éclosion des littératures romanes (siècle de saint Louis, un temps culturel, artistique et philosophique qui marque profondément l’Europe).
Sur les plans économique et social, c’est celui d’un puissant essor urbain, avec la mise en place de structures importantes – les chartes de coutumes, les grandes foires, dans des cadres féodaux et vassaliques en évolution.
On peut aussi prendre en considération la lecture qui sera faite de cette époque aux siècles postérieurs, par l’historiographie, la littérature et l’art.
Ce sont là les grandes lignes du programme de ce congrès. Elles sont un cadre général proposé à tous ceux qui voudront y participer, soit par leurs contributions, soit simplement en s’y inscrivant. Elles sont complétées par
la présentation d’axes plus précis, énoncés ci-après comme projet d’ensemble cohérent susceptible d’éclairer, grâce aux communications qui seront proposées, les aspects principaux d’une histoire particulièrement riche.
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